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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/92

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nuit. Au matin, la zone violette du spectre était invisible ; les communications par voie sous-marine n’existaient plus ; les grandes lignes télégraphiques fonctionnaient à peine, et seulement par intermittences ; toutes les usines électriques chômaient ; les réactions chimiques devenaient capricieuses dans les fabriques comme dans les laboratoires, et certaines cessèrent de se produire ; par suite, le bois et le charbon brûlaient mal, en donnant des flammes mornes ; le magnétisme terrestre s’affaiblissant, l’aiguille aimantée donnait des indications douteuses, qui rendaient la navigation périlleuse ; une lumière jaunâtre éclairait la planète.

Ce fut un jour funèbre. Un souffle de fin du monde passait sur l’humanité. Les êtres sentaient l’immensité du phénomène, son affreux mystère et s’assemblaient frileusement, saisis par l’instinct de troupeau. On voyait surgir ces créatures fantasmagoriques qui annoncent les cataclysmes. Et personne ne savait rien ! Les hommes des