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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/107

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où une sympathie, comment les traits se « projettent » en accompagnement des paroles. Il sait les éveils de Guadet dans le froid d’une conversation moutonnière, son beau départ, ses électrisations communicatives où il oublie les tortures, la lassitude, la mélancolie d’une existence douloureuse. Retrempé dans une bizarre jeunesse, qu’aucune maladie ne tue, il escalade des échelles d’analyses et d’observations, nullement enfermé comme les masses littéraires en des formules potinières ou médisantes, empoignant un portrait ou une souvenance, page d’antan, Tacite ou Montaigne, musique ou caractère d’un objet, illuminant tout d’une facette personnelle, d’un éclair d’enthousiasme.

— L’acétate d’aniline, oui, un brave poison, mais lent, insensible… pas comme la morphine. La morphine, c’est la belle ivresse… la souffrance qui s’éloigne à grandes enjambées… pompeusement… solennellement, comme un suisse d’église frappant de la hallebarde…