Aller au contenu

Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et de champignon, conquit son être. Il y vécut, accoudé sur une planche vétuste, dominant de haut un gouffre d’industrie et de nature. Dans la trouée vaste, à talus disparates et semblables à des collines, des effondrements de ferraille, des lambeaux de cheminées, des comblements couleur de plombagine et d’argile. Des chariots en marche déversaient une abondance de terreaux, de conglomérats, de sable, de résidus de fabrique, de poteries en miettes, de paperasses, de coke, de poussière de briques, de vague minerai, de ciments et de calcaires arrachés à des ruines. De cet amalgame tout l’Ouest était comblé lentement, strié de voies orniéreuses et polychromes, enveloppé de méphitisme sec ; de poudres cuisantes flottant au crépuscule.

Plus bas, dans le val libre luttaient des herbes plaintives, de petits champs de pommes de terre nourries de bitume, une échelle de verts pleureurs et de tiges d’ataxie, des maisons de bois au bord d’ex-