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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/133

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ceux d’ici qui l’emportent en aisance et en industrie, tous gras à lard avec de fortes récoltes dont ils mangent la bonne part eux-mêmes… une cuisine pas mal… des maisons solides et saines.

Servaise résidait dans la partie ombreuse de la terrasse. Depuis le deuxième jour de son débarquement à Quéreux, il ne venait que le soir au chalet des Chavailles, à la fin du dîner.

Une peur subtile d’être « vu » le recroquevillait là où les rais des lanternes n’arrivaient qu’en poudre indécise. Il s’y sentait comme un être de demi-vapeur. Chaque fois que la jeune femme regardait dans ce vague, elle ne pourrait avoir de ces impressions précises, qui s’ancrent comme des écrous dans le fer, et dont Noël avait tant de crainte. De plus, un instinct lui faisait pressentir qu’elle aimait l’onduleux, le pâle, l’indistinct, en exécration de son mari si net de forme et de pensée, dur comme l’ébène ou le marbre. Aussi parlait-il en assourdis-