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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/150

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peu dans Servaise. Sans monter à la pensée que l’amour est le grand perfectionneur, la plus vive puissance pétrisseuse et transformiste non seulement pour l’espèce mais pour l’individu, le réceptacle de tous les infiniment suaves et de tous les infiniment douloureux, il commença de voir plus haut que naguère tandis qu’il rêvait sur un talus, les bras en croix, ou qu’il descendait quelque colline plantée d’aromates et de filles de la lumière.

Commencée très loin, sa rôderie le ramenait de coutume en coureur d’estrade auprès de la demeure de Chavailles. Un petit bois propice, sur une pente, facilitait l’approche : il y pénétrait peureusement. Il se réfugiait dans un buisson qu’il appelait le Buisson Ardent, de même que tout le petit bois devenait le Bois Sacré. De là, le toit de Chavailles pointait entre les tilleuls. Quoique l’imagination de Servaise fût peu vive et rebelle au mystère, elle ne subissait pas moins la superstition amoureuse des « communi-