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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/177

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déroulées ou en hélices, dardant des pointes pâles vers les nues hautes. Une foudre latente, à flots lourds, le sol tenace aux pieds. Une basse-cour trouble, peureuse, bavarde par à-coups brusques. Des paniques de passereaux, l’indécision des bizets à s’élancer au delà des clochers, des erreurs de plantes qui se recroquevillent. Les soupirs, les bâillements, le piétinement du bétail. La peau humide, puis sèche, le passage de brises onctueuses ou métalliques, la respiration avivée, puis ralentie : un malaise en tout comparable à celui d’un rendez-vous incertain. Une lumière épongée, sans rais directs, hypocrite, insinuante, psychique. Des étains oxydés, de vieux plombs, des poudres de ferraille, emmêlées au zénith à des pans de lacs, des coquilles, à des amadous troués d’ignition, à des blocs de phosphore blanc. Un passage de délices extrêmes, comme au répit des fièvres paludéennes, des éveils condensés de mémoire, les anciens décors de la vie reparus dans