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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/205

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ble, le revif des bons parfums de la plante, les poudres rejetées au sol, des odeurs nervines de nitre et d’ozone naquirent avec le sentiment d’une fécondation bienheureuse, la volupté des palingénésies. Les vêtements saturés, les cheveux applanis sur le crâne, la nuque froidie de cruels cinglements d’onde, Noël se réfugia sous un tilleul avec un grondement, un désir hydraté par toute la chair. Son œil ressaisit la fenêtre de Luce, la translucidité de tulle de la vitre, la lumière frêle parmi les clameurs de l’ouragan, parmi les grands éveils de lueur, comme une âme timide parmi les fracas d’une bataille.

Ah ! s’élancer, broyer l’obstacle du poing, entrer en tumulte, en conquête, s’agenouiller dans sa force et son triomphe ! Il sortit de sous le tilleul, il s’avança de nouveau vers les clôtures de Chavailles. L’incendie l’irradia, la lividité électrique de tout l’horizon, une chute de foudre sur les collines. Dans une panique de témérité, franchissant la muraille à l’aide de l’échelle, il se trouva