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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/234

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foyer tiède. Mais, inévitable, il vit venir, comme un vautour du fond du ciel, la réaction, le flot des songes : tristes bannis par quelques heures de santé. Avec l’effort du « soi » contre le « soi », il tenta diverger vers l’avenir. Sa pièce pour le Théâtre libre, deux actes sans ficelles, mais plus lardés de mots que du bœuf à la mode, — son roman si bien repris :

— Si je pouvais piquer sur le vif la mort de l’infirme

Un peuple de menus événements, des insectes de pensée, des oisillons d’analyse frétillèrent. Il « reconstruisit » son infirme, le dévorement de sa poitrine et de ses entrailles, trépassant à petites secousses, dans l’univers vide, dans la pitié absente, dans le triple agonie de l’injure, de l’abandon, de la tuberculose, le récit distillé en mille cruelles gouttes d’acide, résumant l’inanité vitale. À travers tout, il perçut une misère, il inclina vers quelque chose de plus haut, moins de détail à la portée des yeux maté-