Aller au contenu

Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— N’empêche, fit Gourvain, que ça devient de plus en plus le triste public des premières… et que la moitié des places se vendent en maraude…

Dans leur petite loge de deuxième, au Théâtre libre, Jouveroy, Villem, Gourvain, Lacave, Gualbert et Myron tapageaient en lorgnant la houle des arrivées avec une abondance de « c’est extraordinaire, c’est effrayant, c’est épatant ». Et le « cerveau » se bondait, toutes les circonvolutions garnies par une foule hétéroclite.

Le rideau se leva, comme une grande paupière, la scène projeta sur la rétine collective un val de montagne, un cartonnage de pics et de pitons, un torchis de forêt, de copeaux-mousses, une immense fleur à douze pétales où deux étamines tournent l’heure, un étang, des grottes, un robinet mimant la source, et de très gros saules à portes praticables. C’est une horlogerie à fée de Mireville, avec, en sourdine, le carillon d’une psychique malicieuse,