Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/245

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de son saule, déguisée en vieux sylvain à tête de gorille, s’est dressée menaçante devant l’homme :

— Qui te rend si hardi d’envahir mon domaine ?

— Dit cet animal plein de haine ! Bon singe, tu parles comme le loup de la fable !…

— Tu seras châtié…

— De ta témérité… Bon singe, ne te mets pas en colère… considère que je suis un pauvre agneau chassé des quais par des gargotiers implacables… un déchiffreur de vieilles paperasses ruiné dans le commerce des brasseries… Un spéculateur de la ruine que le krach condamne à filer vers les Belgiques de l’idéal !… Le petit commerce se meurt, ancêtre préhistorique, les jolies orfèvreries des jolis coins, les poètes polisseurs en chambre, tout cela croule devant les Louvres du roman et les Bon-Marché du pamphlet, devant les jérémiades à clef et les drumontades juificides ! N’y a plus