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Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/189

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Sentant venir des larmes, il s’enfuit, il se réfugia dans sa chambre. Il demeura sans lumière, le front contre l’appui d’une fenêtre. Sa douleur fut le monde même, elle fut les ténèbres, les arbres du jardin, les astres du firmament, elle ne se détachait plus de l’entour. De grosses larmes, par intervalles, jaillissaient de ses yeux et soulageaient un peu l’ardeur de sa peine, son côté d’épouvante et de meurtre…

La nuit avança. Oh ! si profonde. Dans la forge des mondes, aux basiliques de l’infini, parurent des constellations nouvelles. Entre les frondaisons, leurs cendres frissonnantes, partout des formes vagues, des ébauches animales accroupies sur le silence. Au ciel, des suies fines, des laines grises entrecoupaient les étoiles.