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Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/192

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lueur des lampes trempait la bibliothèque et Daniel finit par relever les yeux. L’immobilité de la lumière, l’immobilité des ombres, l’immobilité de l’atmosphère, tout le troubla. Le monde lui parut arrêté dans une beauté sinistre. Plus rien ne vibrait dans la matrice de vie, la Forme demeurait par elle-même indépendante du mouvement. Daniel rêvait bien lentement, et bien tristement, au parvis de toute métaphysique, à cet exorde qui ronge et éparpille les âmes ardentes, que les uns nomment l’Inconnaissable et les autres l’Essence ou le Mystère.

Le vol d’un tout petit insecte, passant auprès de son visage, rompit, de la minuscule vibration de ses ailes, l’impression d’Arrêt universel aussi nettement que l’eût fait le passage d’une locomo-