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Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/48

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— Hugues !

Il tressaillit, il enveloppa dans une grande perspective de la mémoire, la figure de l’homme qu’il estimait le plus en ce monde. Avec Hugues Vareilh, il avait partagé les grands élans de la pensée, l’espoir de ne pas passer inutile, la foi dans la Vertu et la Bonté, avec Hugues il avait consolidé son mépris des faciles scepticismes, des paresses de l’esprit qui remplacent l’action par des ironies imbéciles ou des blasements d’eunuques.

Et il rêva le bonheur de son ami.

En vain l’inévitable amertume que l’autre allait durer et lui s’éteindre, en vain d’insidieuses raisons de dénigrement rôdèrent par le cerveau de Daniel, il réussit à dominer toute la vase de l’être, à s’élever par-dessus les considérations honteuses.