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Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/64

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sombra dans une pénurie noire. La présence d’un homme d’esprit échouait à dissiper une gêne née d’on ne sait quel tour gauche imprimé initialement à la causerie, et qui se perpétuait.

Un vieillard, en recul près d’une fenêtre, écoutait, pareil au rythme du crépuscule, un quatuor de voisins mélomanes. Un doux mépris lui coulait par l’âme. Sa morale légère, poudroyante, faite de mille atomes cueillis au hasard d’une vie instable, circulait dans une vibration lente comme le demi-sommeil.

À cette même place, par des soirs semblables, que d’années les mêmes réflexions, aussi régulières que les pas d’une sentinelle, aussi disciplinées qu’une compagnie à l’exercice, revenant à son insu, sans qu’il pût les régler ou