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Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/117

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— N’y a-t-il pas des gens mystérieux, demanda Morneuse, des gens qui ont des habitudes un peu suspectes ?

— Je n’vois pas ça… Rien que la vieille Catau… qui est bien suspecte et même folle… Elle bouge pas de sa maison et elle a près de quatre-vingts ans. S’pas, madame Sambreuse, y a pas beaucoup de mystère à T’annery ?

La femme qui se tenait au fond de la chambre répondit d’une voix blanche :

— C’est un endroit tranquille !

Elle tourna vers les visiteurs un visage marqué d’un nombre indéfini de tannes, un visage huileux, aux lèvres sirupeuses, Elle avait l’air misérable et résigné.

— Il ne s’est jamais rien passé à Tannery, grommela-t-elle, depuis le crime de la mare aux Crapauds…

— Vous voyez ! dit la commère. Tout le monde n’est pas bon ici. On trouve des gens qui n’ont pas plus de cœur qu’une couleuvre, mais pas de criminels.