Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/126

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femme… une des plus délicieuses créatures de l’époque…

— Elle n’a pas péri sur l’échafaud ?

— Si, quelques jours avant Thermidor… Nous y voici…

Il ouvrit une porte de chêne et l’on vit une chambre hexagone, dont un côté était beaucoup plus long que les autres, meublée d’un grand lit carré à la courtepointe de satin jaune fané, de quelques chaises et d’un secrétaire de Boulle, Au mur, deux portraits qui eussent pu être peints par Mme Vigée-Lebrun.

Le premier montrait la jeune marquise en robe amarante, la coiffure haute, le visage à la mode de l’époque, car on dirait que les époques ont chacune leur genre de visages ; un délicieux visage, malicieux, mutin, à fossettes, avec des yeux immenses, un peu écartés, qui exprimaient ce grand bonheur de vivre dont parlait Talleyrand :