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Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/152

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— Mais peuplé les forêts, les landes, les marécages, les vallées et les collines, les fleuves et les lacs… Au moyen âge, la planète a respiré… La bête a pu revivre dans les solitudes immenses… la plante s’est remise à croître sur la Gaule celtique, libre comme au temps des premiers druides.

Ce discours flattait le goût de Guillaume pour la nature.

Il répliqua :

— Mais la vie des hommes était terrible.

— Eh ! non… moins que dans vos usines… moins que dans vos casernes… moins que dans les hideux faubourgs où s’engendrent la pourriture, la prostitution, l’alcoolisme, la phtisie. Il existait de vastes étendues où l’on pouvait vivre à l’abri de toute injure.

Guillaume observait obliquement Ghislaine. Elle écoutait, les yeux emplis d’un feu charmant et les lèvres animées.

— Pensez-vous comme votre père ? demanda le jeune homme.