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Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/65

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Il y eut un court silence. Une résignation étrange entrait dans l’âme de Denise. Elle eut, pour la première fois de sa vie, le sens de la fatalité, mais elle ne voulait pas se rendre.

— Ah ! vous ne nous le diriez pas ! glapit rageusement Catherine. Et vous croyez que nous nous fierons à la parole de bandits… Je vous donne deux minutes pour filer. Ensuite, ce sera la fusillade… et vous aurez tout le pays sur le dos.

Des pas martelaient le sol. Deux nouvelles silhouettes parurent dans la clairière :

— Dépêchons-nous ! fit une voix impérative… Nous n’avons que trop tardé.

Celui qui parlait ainsi était de haute stature, avec des épaules d’athlète ; les quatre hommes, d’ailleurs, avaient des structures solides et souples.

Catherine répondit par une clameur plus stridente. Ce cri, dans le silence nocturne, aurait dû retentir fortement à plus d’un