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Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/94

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gens qui soient venus s’établir dans le village ou les environs.

— Du tout. Au rebours, c’est un terroir qui se dépeuple ; des départs, peu d’arrivées.

— Allons ! le mystère est complet ! soupira le jeune homme. Car il est par trop invraisemblable qu’un pauvre diable ait été chargé, dans ce terroir, et pendant tant d’années, d’une surveillance aussi anormale.

Guillaume baissa la tête, harcelé par un soupçon lancinant, qu’il avait déjà répété plusieurs fois et qu’il estimait absurde. Cette fois, pour des raisons obscures, il s’en préoccupa davantage :

— Personne ne faisait la cour à Denise ? demanda-t-il d’une voix rauque.

— Si… deux ou trois jeunes hommes insignifiants, tous incapables d’une action violente ! répondit Morneuse avec mélancolie.

Déjà Guillaume s’était ressaisi et, songeant que cinq ou six individus avaient participé à l’enlèvement :