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Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/188

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Je ne l’ai pas voulu et je ne le veux pas encore !

Les joues du jeune homme pâlirent ; il s’écria, presque désespéré :

— L’amour est plus fort que la volonté ! Vous ne m’aimerez jamais !

Les yeux noirs de Marcelle se fixèrent impérieusement sur les yeux de Pierre :

— Vous jugez selon votre nature ! fit-elle avec une gravité chagrine… Mais moi, je sais très bien que le jour où je laisserai entrer les rêves, l’amour viendra avec eux. Mon cher Pierre, ma volonté a été tendue nuit et jour… une réalité terrible m’a dominée tout entière… Il fallait vaincre. J’ai presque vaincu… Le jour où la victoire sera sûre… ce jour-là !…

Une confuse exaltation illumina le visage de la jeune fille…

— Et si vous alliez en aimer un autre ! cria-t-il avec terreur.