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Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/30

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Il était de ces hommes qui, donnant leur corps et leur âme à la famille, n’ont guère d’existence propre. Hors ses enthousiasmes naïfs, son pauvre rêve de justice unisentielle de son âme. Dans aucun moment, il ne séparait d’eux ses désirs, ses joies et ses tristesses.

Son intelligence, en somme réelle, se conciliait avec une sentimentalité énergique, qui excluait l’observation et toute psychologie. Jean ne se connaissait pas plus lui-même qu’il ne connaissait les autres : c’était son charme, qui faisait de lui le « principe », l’essentiel de son petit groupe…

S’il aimait les siens comme soi-même, eux l’aimaient sans aucune des restrictions qui se retrouvent dans presque toutes les amours des femmes et tous les amours des descendants…