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Page:Rouquette - La Thébaïde en Amérique, 1852.djvu/122

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« are distilling the sweet honey of mercy. « Mary’s sins are forgiven her, because she loves much. » Oh ! moment of happiness and joy ! — that star again shines out with renewed brightness — that flower again buds forth with increasing fragrance — that hair is again restored to its pristine beauty by the divine contact — that form resumes its ancient grace — those eyes are again sparkling with delight — those pallid cheeks are again glowing in the crimson of beauty — that heart is no longer the seat of disquietude — the power of the spoiler is gone. « Mary’s sins are forgiven, because she loves much. »

Ô repentir, ô larmes, ô amour et parfums de Madeleine, qu’êtes-vous devenus ?

Comme nous l’avons déjà dit, il y a plusieurs sortes de vocation ; le repentir, aussi bien que l’innocence, a peuplé le cloître et le désert.

« Dieu est admirable dans ses desseins ; il fait réussir ses projets par des moyens qui confondent notre sagesse : Quelques-uns embrassent la vie religieuse par les attraits de la grâce, les autres par ses efforts ; les premiers vont à Dieu par les seules impressions de son esprit ; les disgrâces ont beaucoup de part à l’engagement des autres ; ceux-là sont des Élies choisis de Dieu depuis le sein de leur mère ; les autres sont des Jonas ; ils sont jetés au port par la tempête. » (Réflexions morales d’un Solitaire, par le P. Constance Milet, Récollet, p. 310.)

La solitude reçoit donc les holocaustes de la virginité et des vœux précoces, aussi bien que les sacrifices et les larmes expiatoires du repentir et de la consécration tardive ; elle est un berceau protecteur, une arche d’abri pour l’innocence, aussi bien qu’un refuge et un hospice pour les âmes désenchantées ou malades ; les Madeleine et les Augustin y cherchent un asile sacré, aussi bien que les Antoine et les Synclétique ; l’héroïsme, autant, et plus que la douleur, y pousse des âmes ardentes, expansives et mystiques, qui ne peuvent plus, et ne veulent plus, aimer et contempler que la Beauté incréée !

Dites, Prophètes des temps anciens, Élie et Élisée ; dites, Saint-Paul, premier ermite ; Saint-Narcisse, Évêque de Jérusalem ; Saint-Bruno, père des Chartreux ; Saint-Silvestre, fondateur des Silvestrins ; éloquent Robert d’Arbrisselle, austère Abbé de Rancé, sublime et mélancolique Lacordaire ; et vous tous, que nous voudrions pouvoir nommer et signaler à l’admiration du monde entier ; oh ! dites, vous tous, héros du cloître et de la solitude, qu’est-ce qui vous a fait passer du siècle à la vie religieuse : est-ce la justice ou l’injustice des hommes ? Est-ce l’enchantement ou le désenchantement du monde ? — Et en quittant le monde, parce qu’il ne pouvait vous donner ce que vous y cherchiez, avez-vous jugé pour cela votre vocation moins bonne et moins divine ? En fuyant les hommes, parce qu’ils vous empêchaient d’aimer Dieu, étiez-vous misanthropes ?

Écoutons là-dessus un célèbre et savant Capucin, un des plus éloquents apologistes du cloître et de la solitude ; écoutons parler le père Ives, dans son naïf et énergique langage ; — on dirait Bossuet :

« Heureuses les âmes à qui le ciel donne une cognoissance hâtive pour remarquer les périls du monde, les disgrâces qui trompent les espérances, qui changent les festins en dueil, qui précipitent les victorieux du char de triomphe dans les cachots. Heureux, qui se rendant sage par le péril des autres, prend de bonne heure possession du repos, dont le vulgaire n’a que des désirs imparfaits, et dont il n’acquiert la jouissance qu’après de longues fatigues : Mais si ayant fait voile dans cet Océan, vous êtes surpris de l’orage, et battu des vents contraires, qui vous obligent à relâcher, si toutes choses vous succèdent mal, si l’avarice est punie par une notable déroute de biens ; si l’ambition est mortifiée d’un refus, la vanité d’une honte publique, l’amour d’un mépris, l’amitié d’une