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Page:Rouquette - La Thébaïde en Amérique, 1852.djvu/144

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tem gloriam, quam a Deo sperare potest : Si talium ei adeo dilectarum animarum regimini invigilet : frequenter animo revolvat magnum prœmium, quod Deus fidelibus suis amicis repomisit, si ob sanctas ac justas causas insectationes exantlaverint : Beati, qui persecudonem patiuntur propter justinam : quoniam ipsorum est regnum cœlorum — Beati estis, cum maledixerint vobis, et persecuti vos fuerint et dixerint omne malum adversum vos mentientes, propter me : gaudete et exultate, quoniam merces vestra copiosa est in cœlis. (Math. 5. v. 11.) Et mente sanctis his cogiationibus imbuta omnes murmurationes et vana hominum verba obliviscens despiciat, ac ductum sancte inceptum fortitudine pectore sacerdotali digna intrepidus prosequatur. » (Directorium mysticum, auctore Joan. Bapt. Scaramello, Tr. v. cap. XIII, p. 501, 502.)

Ainsi donc, si une âme nous est envoyée par Dieu, nous devons nous conduire à son égard sans nous préoccuper ni des uns ni des autres ; nous devons nous conduire avec un courage apostolique et un indéfectible dévouement ; nous devons dire : « périsse tout l’univers ! » mais cette âme, qui nous est confiée par le Seigneur, dont il nous demandera compte, dont nous répondrons au jour du jugement, cette âme chérie, nous devons l’éclairer, l’encourager, la protéger, l’aider de toutes nos lumières et de toute notre charité : nous sommes chargés en conscience de sa glorification et de son salut !

Quiconque n’agit pas ainsi, au risque de tout perdre et de se voir persécuté, n’est pas digne du nom de prêtre, et déshonore son caractère plus qu’angélique : oui, le dernier refuge de la lâcheté doit être le cœur d’un prêtre !

Ah ! tremblons d’avoir été infidèles à notre devoir ! Craignons de manquer aux âmes d’élite, aux vocations religieuses ; craignons de leur manquer plutôt qu’elles ne manquent, et d’avoir un compte terrible à rendre à Dieu, pour n’avoir pas accompli notre devoir avec désintéressement, avec indépendance et courage ; pour avoir abandonné la direction des âmes héroïques, qui devaient trouver en nous un appui sûr et une fidélité à toute épreuve.

Ce n’est pas le nombre, mais la qualité des sujets qui compte dans l’Église. — Que font à l’Église tous ces chrétiens fardés de religiosité ; tous ces néo-chrétiens de couleur indéfinie ; ces chrétiens mi-protestants, mi-mondains, — étranges acteurs à deux masques, sacrilèges Protées ? — Est-ce pour ne pas blesser ceux-là que nous devons taire l’austère vérité de l’Évangile, la belle et harmonieuse vérité catholique ? Devons-nous la désaccorder, pour satisfaire le faux goût de ces âmes qui ont cessé d’être à l’unisson avec elle ?

« Il faut une profonde abnégation, nous dit l’abbé Martinet, pour se faire héraut de la vérité. »

« The man, ajoute Brownson, who is afraid of being called hard names, must not in these times venture to write the truth. The truth is become unpopular, and the assertion of it is sure to meet the decided disapprobation of the wicked »

« Le temps de la controverse est passé ; « Il faut substituer à la parole froide et contentieuse du controversiste, la parole simple, lumineuse, chaude de l’apôtre, la parole de Jésus-Christ, trempée dans son amour. » (A. Martinet.)

Nous devons exposer la vérité, abstraction faite des « qu’en pensera-t-on et des qu’en dira-t-on ! » abstraction faite des délicatesses et des susceptibilités du monde et du protestantisme : notre mission n’est pas d’accommoder la vérité invariable au goût changeant et dépravé du siècle.

« The habit, (nous dit le célèbre Faber) of always thinking first how any tenet, or practice, or fact, is most conveniently presentable to an adversary, may soon, and almost imperceptibly, lead to profaneness, by introducing the spirit of rationalism into matters of faith ; and to judge from the works of our greatest