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Page:Rousse - Mirabeau, 1891.djvu/116

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MIRABEAU.

scrit pour ainsi dire malgré moi. Personne ne trouvera cette citation inutile :

« S’il était un pays, objet de la jalousie, de l’envie de toute l’Europe ; qui eût de grandes conquêtes à conserver, de grandes victoires à expier, de grandes défaites à effacer, de grands intérêts à défendre ;… où l’on prît l’habitude de fronder pour la liberté ; l’opinion de la capitale et ses explosions verbeuses pour un gage de la restauration de l’État ; le faste sans exemple, le luxe effréné, les déprédations incalculables, le désordre et tous ses délires, pour la puissance ;… s’il était un tel pays, nous lui conseillerions de réfléchir sur la constitution de l’armée prussienne…. »

Cela était écrit en 1789.

Je ne sais pas si cet ouvrage où la Prusse est tant vantée a coûté quelque chose au patriotisme de Mirabeau (ce mot ne disait pas alors tout ce qu’il dit aujourd’hui) ; mais, certes, il ne coûte rien à notre honneur. Il nous relève des basses flatteries de Voltaire, de ses odieux petits vers, et de ses ambassades ridicules.