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Page:Rousse - Mirabeau, 1891.djvu/156

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CHAPITRE III

Au mois de septembre 1789, la détresse du trésor public était à son comble. Les derniers emprunts avaient échoué. Il était trop tard pour tenter des combinaisons nouvelles. M. Necker, à bout d’expédients, avait devant lui des échéances écrasantes et des coffres vides. C’était, à quinze jours de vue, la banqueroute.

Dans de telles extrémités, il n’est habileté qui tienne. Il faut aller au plus court, droit à l’argent, et le prendre où on le trouve.

Depuis longtemps déjà cette question des finances publiques tourmentait Mirabeau. Il voyait bien que c’était de ce côté que penchait tout l’État et qu’il allait tomber ; et, comme l’Assemblée, distraite à chaque instant par quelque incident imprévu, ajournait sans cesse cet examen redoutable, l’orateur la gourmandait durement : « Il est certain que si nous ne consacrons jamais aux affaires de finances que