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Page:Rousse - Mirabeau, 1891.djvu/217

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MIRABEAU.

Comité l’injure de démontrer que sa loi est digne d’être placée dans les codes de Dracon ; mais elle ne pourra jamais entrer parmi les décrets de l’Assemblée nationale. » Et il faisait ajourner le projet, après avoir imposé « silence aux trente voix ».

Une autre fois, Mirabeau jetait aux partisans de la République cette profession de foi intrépide : « Notre serment de fidélité au Roi est dans la Constitution. Je dis qu’il est profondément injurieux de mettre en doute notre respect pour ce serment. Telle est ma déclaration non équivoque, et pour laquelle je lutterai avec tout le monde en énergie, bien décidé que je suis à combattre toute espèce de factieux qui voudraient pointer atteinte au principe de la monarchie, dans quelque partie du royaume qu’ils puissent se montrer. Telle est ma déclaration qui renferme tous les lieux, tous les temps, toutes les personnes, toutes les sectes. »

Le 22 mars enfin, on commence à discuter le projet de loi sur la régence, dans lequel se posait assez clairement la question périlleuse du droit monarchique et de la souveraineté populaire. Il s’agissait de gagner du temps, d’endormir l’Assemblée, entre l’élection et l’hérédité, dans ces théories abstraites qui engourdissent le débat et attiédissent les orateurs. Mirabeau parla quatre jours, par lambeaux, par interruptions, par apostrophes, par de longues dissertations, par de courtes répliques, sans qu’il soit possible, dans les détours de cette rhétorique