Aller au contenu

Page:Rousse - Mirabeau, 1891.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
45
MIRABEAU.

heyduques, écrit le marquis enchanté, il n’y a rien de tel que les gueux pour être splendides. »

Hélas ! le mariage a rarement porté bonheur à un Mirabeau.

Mlle Navarre était morte quelques mois après avoir épousé le jeune comte…. Deux ans après ses secondes noces, il mourait à son tour, à trente-six ans, dans le plein élan de sa rapide fortune, aimé par la plus raisonnable des femmes, réconcilié avec tous les siens, et lorsqu’il allait faire oublier par ses talents les fautes excusables de sa jeunesse.

Tels furent les parents les plus proches, les devanciers et les précurseurs de Mirabeau. Parler de lui sans parler d’eux, ce serait une entreprise bien vaine. Pour le comprendre et le juger, il faut avoir sans cesse devant les veux la race étrange d’où il est sorti et dont il va faire revivre à la fois tous les traits ; la dynastie hasardeuse qui, après un siècle d’efforts, d’essais et d’ébauches tourmentées, a produit enfin cet étonnant rejeton et ce souverain de deux années.