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Page:Rousse - Mirabeau, 1891.djvu/65

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CHAPITRE II

C’est au château d’Aigueperse en Limousin que le père et le fils se réunirent. Le jeune homme tombait au milieu d’une révolution domestique. Depuis plusieurs années déjà, le marquis de Mirabeau vivait séparé de sa femme ; et Mme de Pailly gouvernait, sans trop de scandale, cette maison désemparée. La vieille Mme de Vassan allait s’éteindre ; et, autour de son lit de mort, toutes les convoitises étaient en éveil. Sa fille, son gendre, ses deux petites-filles, Mme du Saillant et Mme de Cabris, c’était à qui s’assurerait la plus grosse part de ce riche héritage. Elle morte, on se trouva en présence d’un testament assez équitable pour mécontenter tout le monde ; assez compliqué pour allumer entre le marquis et la marquise de Mirabeau ces procès fameux où le patrimoine et l’honneur de la famille devaient subir de si cruelles atteintes.

En quelques jours le marquis avait jugé son fils et s’était assuré son appui. Il le lança en pleine