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D£ SPHERE. 91

CHAPITRE V

Le soleil ne fait pas son cercle journalier tous les jours sur la ligne ; au contraire, il ne la décrit exactement que deux jours dans Tannée, à six mois Tun de l’autre, et ces deux jours, où le jour et la nuit sont précisément de même durée, s appellent les équinoxes. — Le lendemain de lequiiioxe du printemps, le soleil ne décrit plus son cer- cle journalier sur la ligne, mais à côté de la ligne, en s’ap- prochant de notre pôle et par conséquent de nous, et il continue de s’en approcher tous les jours pendant trois mois, jusqu’à ce qu’il soit parvenu à un cercle appelé tro- pique ; après quoi, au lieu de s’approcher de nous encore, il s’en éloigne en se rapprochant de la ligne et en la pas- sant même, après l’équinoxe d^automne, pour aller jus- qu’à l’autre tropique, s’ approchant du pôle opposé et par conséquent s’éloignant du nôtre et de nous. — Le jour où le soleil est parvenu à notre tropique est notre solstice d’été et le solstice d’hiver de ceux qui sont de l’autre côté de la ligne ; réciproquement notre solstice d’hiver est leur solstice d’été. — On conçoit comment Téloignement et le rapprochement du soleil font les saisons froides ou chau- des. On conçoit aussi pourquoi nous avons de l’ombre à midi, même en été, le soleil ne venant jamais tout à fait jusqu’au-dessus de nous. Il n’y a que ceux qui sont entre les tropiques, dans la zone appelée lorride ou brûlante, lesquels ayant deux fois l’an le soleil directement sur leur tête, huaient point d’ombre à midi ces deux jours-là.