Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/23

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INTRODUCTION GÉNÉRALK. xvii

avec M. <le Voltaire en faveur des Calas*, des Sirven et d’autres inforlunés.’La persévérance des deux collabo- rateurs ne s^est jamais découragée, et elle a toujours maintenu entre eux des relations qui se fondaient sur des intérêts d’un ordre si élevé.

Rousseau connaissait les motifs qui rapprochaient son ami du philosophe de Fernex ; il sut les apprécier^ et jamais il ne témoigna aucun déplaisir de cette liai- son. Ce qui le prouve, c’est que, deux jours après lui avoir remis ses manuscrits, Rousseau demandait à Moui- tou, qui le quittait :

c< Où allez-vous, mon cher, finir votre matinée ?

— Chez Voltaire, lui répondit Moultou.

— Que vous êtes heureu)^, lui répliqua Rousseau, vous allez passer d’agréables moments*! »

Je ne saurais mieux faire, pour terminer ce que j’a- vais à dire sur M. Monltoii, que d’emprunter encore les quelques lignes suivantes à un écrit de son fils, que celui-ci destinait à la publicité, mais qui, par diffé- rentes raisons, n’a jamais vu le jour : c< Mon père a beaucoup fait pour la gloire des autres et peu pour la sienne. Sa plus grande ambition a toujours été défaire triompher la vérité. Il fut un des plus ardents défen- seurs de sa patrie adoptive ; il y fut esti’iié de ceux

  • On ignore sans doute que ce fut M. Moultou qui recueillit cbez lui la

\euve et les entants du malheureux Galas après l’affreuse exécution dont Toulouse avait été le théâtre, et que celte famille désolée demeura alors à Genève pendant près d’une année.

  • On sait que Voltaire était allé faire un voyage à Paris, en 1778, et qu’il

y mourut au bout de quelques mois de séjour.