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- LETTRES INÉDITES. 417

Je me fie bien encore à votre intégrité dans ce point. Adieu, monsieur ; je pars pour la patrie des âmes justes. J’espère y trouver peu d’évèques et de gens d’Église, mais beaucoup d’hommes comme vous et moi. Quand vous y viendrez à votre tour, vous arriverez en pays de connaissance. Adieu donc derechef, monsieur ; au revoir.

XXIX

À MONSIEUR LE TRÉSOraER d’iVERNOIS.

Motiers, i4 janvier 1765.

J’apprends, monsieur, que notre respectable docteur a cessé de souffrir. Il achète à nos dépens réternelle tran- ’ quillité. Je ne vous console pas de sa perte, ayant à m’en consoler moi-même. C’en est une grande pour la société comme pour nous, et j’y perds en mon particulier un exemple de patience et de vertu dans les souffrances, dont souvent j’aurais grand besoin. L’attachement que j’avais pour lui est substitué à sa famille ; je souhaite qu’elle hérite de même des bontés qu’il avait pour moi.

S’il arrive que vous vous défassiez de ses livres, je serais bien aise d’en voir le catalogue, ou du moins d’être averti de la vente avant qu’elle se fasse. Ce sera toujours pour moi une acquisition précieuse que d’avoir quelque chose qui lui ait appartenu . Mes salutations, je vous supplie, à mon- sieur votre père et à madame de MontmoUin. Je vous fais les miennes, monsieur, de tout mon cœur.