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LETTRES INÉDITES. 445

beau, ce que le temps ne promet pas ; il n’y a aucune né- cessité, ce me semble. Je vous prie, si vous y allez, d’em- brasser pour moi M. et madame la Roche, et de leur dire combien il m’eût été doux de faire cette commission moi- même, si cet avantage m’eût été permis.

Informez-vous particulièrement de la santé de madame la maréchale. Que vous êtes heureux! vous allez revoir Montmorency I Que ne puis-je aller avec vous, et baiser le seuil de ces portes chéries où le meilleur et le plus aimé des hommes passa tant de fois! Mais non ; dans l’état où mon cœur brisé se trouve, je ne dois pas désirer cett^ vue. Ma tête, déjà faible, ne la soutiendrait pas. Voyez tout, parlez-moi de tout. Je vous attends demain ; je vous em- brasse.

(Votre messager n’arrive ici qu’à près d’une heure. Je crains que vous n’ayez pas le temps suffisant pour aller à Montmorency.)

XLIX

AU MÊME.

À Trye-le-Château, le 27 juin 1767.

Je crains, mon cher, que la pluie qui tombe en abon- dance ne dérange le projet que j’avais d’aller aujourd’hui recevoir à la descente du carrosse mon pauvre camarade ressuscité % que vous avez la bonté de me renvoyer. Sans cette précaution toutefois, je crains fort qu’il ne me par- vienne pas sûrement, d’autant plus que des accidents de chiens enragés ont forcé de faire tuer tous les chiens de

• Sultan, un chien favori de Rousseau. [Note de l’Éditeur.)