Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/496

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470 LETTRES INÉDITES.

que je ne m’y étais mis ; sottise sur sottise, et les commen- taires des sots lecteurs brochant sur le tout, me voilà joli garçon... Peu m’importe, je vous jure, et si mes articles, passant sous vos yeux, sont embellis par ceux de 1 amitié, je n’en veux pas davantage.

Je ne puis être fâché de la mort de M. de Chenoncéaux par l’intérêt que je prends à sa veuve et à sa famille qu’il n’eût fait que plonger de malheurs en malheurs. Ce n’étaif pas un homme absolument mal né, et ce n’est pas son cœur qui Ta perdu, c est sa tête. Je prévis le mal, et je le prédis à son frère, il y a plus de vingt-cinq ans. Je sens les dé- chirures de sa pauvre mère S et je m’attendris sur son sort en songeant combien le mien eût été heureux auprès d’elle, si j’avais su passer mes jours dans la tranquille fonction de son secrétaire, comme j’avais commencé. Hélas! pour- quoi suis-jc devenu le mien ? Je ne puis continuer aujour- d’hui. Adieu, je vous embrasse.

Si la flanelle est achetée, à la bonne heure ; si elle ne l’est pas, je ne m’en soucie pas beaucoup ; mais mademoi- selle Renou*. qui vous salue, vous prie de vouloir bien ne pas oublier la laine de Hollande, s’il n’est pas trop embar- rassant d’en trouver. Quand- vous me ferez un envoi, vous m’obligerez d’y joindre un paquet de cire à cacheter, dont je suis prêt à manquer.

  • Madame Dupin, dont Rousseau fut le secrétaire pendant plusieurs an-

nées. S. n fils aîné, dont il esl question ici, portait le nom de la belle ten^c de Chenonceaux, qui appartenait à sa famille. [Note de V Éditeur,)

2 Thérèse Le Vasseur. [f^ote de V Éditeur,]