Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/502

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47r» LETTRES INÉDITES.

preuve dans la seule réponse dont il m*ait honoré. Dans cette même lettre, il me dit qu’il a la goutte et ne me parle point de ses tendres inquiétudes ni de leur funeste effet sur sa santé. M. Davenport et ses connaissances ont entre leurs mains mes hardes, mes effets, mes livres, mon argent. Je Tai bien instruit de la voie par laquelle on pourrait m’envoyer tout cela, et la grande tranquillité de ces mes- sieurs sur cet article, n’annonce pas, quoi qu’on en puisse dire, des inquiétudes bien vives sur ma situation.

LXVI

À MONSIEUR DE MALESHI^RBES

Paris, 17 ^ 77.

J’ai appris^ monsieur, avec une véritable douleur, la perte que vous venez de faire. Aux sentiments qu’inspirait madame de Malesherbes à quiconque avait l’honneur de la connaître, je joignais une sensibilité particulière pour l’accueil obligeant que j’avais reçu d’elle. Mais ce qui me rend sa mémoire encore plus estimable, est d’avoir vu qu on pouvait la tromper, sans doute, avec beaucoup d’autres, mais que presque seule, elle ne savait feindre ni tromper. Comme c’est une douceur dans l’affliction d’y trouver des cœurs sensibles, j’ai cru, monsieur, vous pou- voir offrir pour ma part cette espèce de consolation , la seule qui soit à ma portée.