Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/66

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grand et spirituel ; enfin, si vous le connaissiez, je m’assure que vous l’aimeriez et l’estimeriez. C’est, je crois, le plus bel éloge que je puisse faire de lui. Je pars demain pour Paris et tout de suite pour me rendre en Corse. Si vous voulez me donner de vos nouvelles, adressez vos lettres à M. le comte de Marbœuf, maréchal des camps et armées du roi, et commandant des troupes françaises en Corse, à Bastia. Comme j’habite l’intérieur du pays, il me les fera parvenir et je l’en préviendrai.

Je suis avec un véritable attachement, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

LETTRE VI

M. DE BUTTAFUOCO À J. J. ROUSSEAU.
Bastia, 26 février 1765.

Je suis dans la plus grande inquiétude, monsieur, sur votre silence. La façon honnête avec laquelle vous avez répondu à mes lettres, l’intérêt que vous prenez à notre situation, et, plus que tout cela encore, votre amour pour le bien de la société, me faisaient espérer de recevoir de vos nouvelles ; je ne puis imaginer la raison qui m’en prive ; je m’examine et n’ai assurément aucun reproche à me faire. Ainsi, monsieur, je vous demande en grâce de me tirer d’incertitude.

Je serais assurément bien fâché que vous eussiez changé