Page:Rousseau - Beaux-arts, 1824.djvu/141

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plus par leur seule position que mes chiffres par leur figure et par leur position tout ensemble  ; qu’outre cela, il y en a de sept figures différentes, autant que j’admets de chiffre pour les exprimer  ; que les notes n’ont de signification et de force que par le secours de la clé  ; et que les variations des clés donnent un grand nombre de sens tout différents aux notes posées de la même manière.

Il n’est pas moins évident que les rapports des notes et les intervalles de l’une à l’autre n’on rien dans leur expression par la musique ordinaire qui en indique le genre, et qu’ils sont exprimés par des positions difficiles à retenir et dont la connaissance dépend uniquement de l’habitude et d’une très longue habitude : car quelle prise peut avoir l’esprit pour saisir juste et du premier coup d’œil un intervalle de sixte, de neuvième, de dixième dans la musique ordinaire, à moins que la coutume n’ait familiarisé les yeux à lire tout d’un coup ces intervalles ?

N’est-ce pas un défaut terrible dans la musique de ne pouvoir rien conserver, dans l’expression des octaves, de l’analogie qu’elles ont entre elles ? Les octaves ne sont que les répliques des mêmes sons, cependant ces répliques se présentent sous des expressions absolument différentes de celles de leur premier terme. Tout est brouillé dans la position à la distance d’une seule octave  ; la réplique d’une note qui était sur une ligne se trouve dans un espace, celle qui était dans l’espace a sa réplique sur une ligne  ; montez-vous ou descendez-vous de