Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/202

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proposois le cas de M. Rousseau avec lequel ils savoient que j’avois des liaisons ; mais que l’honneur de la religion, l’édification des églises en général, & de celle de Motiers en particulier, me faisoient passer sur cette considération, d’autant plus que tout le monde, depuis la publication des Lettre de la Montagne, étoit attentif à la conduite que nous tiendrions à l’égard de M. Rousseau, particulièrement la vénérable Classe, ainsi que toutes les églises voisines de ce pays. J’estimai donc, qu’il seroit à propos pour notre décharge, que l’on entendit M. Rousseau en consistoire, & que si le consistoire le vouloit, je me bornerois à faire à M. Rousseau ces deux seules questions générales : s’il croyoit la divinité de la révélation ? & s’il croyoit aussi que Jésus-Christ est mort pour nos offenses, & ressuscité pour notre justification ? Deux questions bien simples, & dont la réponse affirmative fait la livrée du chrétien.*

[*Sanctifiez le Seigneur Dieu dans vos cœurs, & soyez toujours prêts à répondre avec douceur à tous ceux qui vous demandent raison de l’espérance qui est en vous. I. Pierre III. 15.]

Pour étayer mon opinion, je fis usage de la direction que la vénérable Classe m’avoit donnée, & dont les anciens me demanderent la lecture. C’est ce que je fis en leur déclarant bien expressément, que je ne prétendois point par-là gêner leurs suffrages, leur demandant sous les yeux de l’officier du Prince, si jamais je les avois gênés dans leurs opinions ? Tous répondirent unanimement que je les avois toujours laissé libres, & qu’ils se félicitoient d’avoir un Pasteur qui en usât si bien avec eux.