Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/278

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si après avoir admis avec transport Rousseau la communion après cette action, il pouvoit, sans se mettre en spectacle, s’acharner ainsi à l’excommunier après l’action des l’action des Lettres de la Montagne.

Rien ne m’a plus surpris dans cette brochure, que d’y voir M. le Pasteur de Motiers assez courageux pour entreprendre de justifier son étrange prétention d’une double voix en consistoire pour opérer la perte d’un homme, & de quel homme ! soyez sûr que le petit homme a travaillé seul tout cet article. Quel galimathias, pour prouver qu’une voix prépondérante n’est pas double ; qu’une premiere voix & une seconde voix ne sont pas deux voix ! En vérité ce petit homme mériteroit le fouet par le régent de la paroisse, pour avoir fait imprimer de pareilles sornettes à l’ombre du glorieux caractere de M. le Pasteur du lieu, en s’appuyant de la déclaration du maréchal- ferrant de Motiers le plus vieux des anciens, tandis que quatre autres anciens avec M. le Châtelain, soutenus d’un arrêt du Gouvernement déclarent contraire. Il est bon de remarquer ici que le Pasteur comme président au consistoire, peut opiner tout à son aise, mais que sa voix ne doit être comptée que dans le seul cas d’égalité dans les suffrages des autres assistans ; son avis compté pour rien jusqu’alors, devient une voix qui fait pencher la balance & qu’on appelle prépondérante ; tout autre usage est contraire à l’ordre & à nos loix : or, dans ce cas -ci voyons comment M. le Pasteur de Motiers a procédé. Les suffrages du diacre, du vieux ancien Clerc & du jeune ancien Jeanrenaud, au nombre de trois excommunient Rousseau ; M. le Châtelain