Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/88

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Frederich.

Pour cela je le crois.

Dorante.

Je vous avouerai, Monsieur, qu’également épris des charmes & du mérite de votre adorable fille, j’aurois fait ma félicité suprême d’unir mon sort au sien, si les cruels préjugés qui vous ont été inspirés contre ma nation, n’eussent mis un obstacle invincible au bonheur de ma vie.

Frederich.

Mon pere, c’est-là sans doute un de vos prisonniers ?

Goternitz.

C’est cet officier pour lequel vous avez été échangé.

Frederich.

Quoi, Dorante !

Goternitz.

Lui-même.

Frederich.

Ah ! quelle joie pour moi de pouvoir embrasser le fils de mon bienfaiteur.

SOPHIE, joyeuse.

C’étoit mon frere, & je l’ai deviné.

Frederich.

Oui, Monsieur, redevable de la vie à Monsieur votre pere, qu’il me seroit doux de vous marquer ma reconnoissance &