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de gloire [s’ils nous tuent], ou d’autres le seront pour nous [si nous les tuons] »[1].

Toutefois l’on ne meurt que sur l’ordre de Dieu, et seulement à l’heure marquée par lui, le Dhâtar, l’Ordonnateur.

Kunti, désolée à la pensée de vivre séparée de ses fils et de Draupadî, sa belle-fille, disait en pleurant : « Tout ce qui vit devant finir, pourquoi Dhâtar ne commande-t-il pas à la mort de me frapper ? »[2]

Tels sont les traits généraux que le Sabhâ nous donne de l’homme. Comme, de plus, il ne nous dit rien de particulier, touchant le Brahmane, nous passons sans autre préambule au Kṣatriya.


I. Kṣatriyas.

Kṛṣṇa dit à Yudhiṣthira pour le décider à la cérémonie du sacre dont nous parlons plus loin :

« Les rois et les autres kṣatriyas, attachés à leur rang, sur la terre, se proclament issus d’Aila et d’Ikṣvâku »[3].

Aila, c’est-à-dire le fils d’Ilâ ou de la Terre, était Purûravas qui avait pour père Budha, fils de Soma, le dieu Lunus[4]. Purûravas fut donc la tige de la race royale lunaire.

D’autre part, Ikṣvâku naquit du septième Manu, Çrâddhadeva, surnommé Vaivasvata, de son père Vivasvat, personnification du soleil[5]. Ikṣvâku fut la tige de

  1. Iliade XII, 322-328.
  2. LXXIX, 22.
  3. XIV, 4.
  4. Cf. Bhâg, Pur. 9, XIV, 14 et 15.
  5. Id. 1, XII, 19, ; 8, XIII.