Page:Roussel - Idées religieuses et sociales de l’Inde ancienne.djvu/48

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lement ce malheur, en versant dans le brasier du beurre clarifié, destiné à le raviver.

Nous avons vu que seul Hariçcandra, grâce aux libéralités dont il avait comblé les Brahmanes, à l’occasion du Râjasûya, obtint d’habiter la Sabhâ d’Indra. Pâṇḍu ayant rencontré Nârada, dans le palais de Yama, et sachant qu’il devait retourner dans le monde des hommes, le pria d’avertir de sa part son fils Yudhiṣṭhira qu’il eût à procéder, lui aussi, au sacrifice du Râjasûya, le plus tôt possible, et qu’il n’oubliât point de se montrer magnifique à l’endroit des Brahmanes, afin que lui, Pâṇḍu, partageât le bonheur de Hariçcandra et jouit de la Sabhâ ou du paradis d’Indra[1]. Nârada, de retour sur la terre, s’empressa de remplir ce message auprès de Yudhiṣṭhira. Il ajouta, sous forme de conclusion :

« Accomplis le désir de ton père, ô tigre parmi les hommes, et tu iras dans le paradis d’Indra avec tes ancêtres »[2].

Ainsi le sacrifice pouvait être offert à l’intention des trépassés qu’il faisait monter vers un ciel supérieur, à un étage plus élevé de la béatitude[3].

Yudhiṣṭhira, sollicité de toute part, de procéder au Râjasûya, manda Kṛṣṇa près de lui. Il l’envoya chercher à Dvâravatî. Le poète profite de l’occasion pour faire l’éloge de Hari, l’incommensurable, le non-né, qui est né parmi les hommes, en vertu de son bon plaisir et non par celle d’aucun karman, observe le commentateur[4].

Kṛṣṇa se rendit à Indraprastha, où l’attendaient ses

  1. XII, 23 et seq.
  2. Id. 28.
  3. Cf. Religion védique, 278 et suiv.
  4. XIII, 37.