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Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/287

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rendait en affection à son protecteur tous les bienfaits qu’elle recevait de lui chaque jour. Velbar lui apprenait le français et lui recommandait de ne jamais sortir de la Vorrh, craignant de la voir retomber aux mains des farouches ennemis qui l’avaient si cruellement exposée à la mort et qui ne manqueraient pas de la reconnaître grâce au signe marqué sur son front.

Les années passèrent, et déjà l’enfant devenait femme lorsqu’un violent incendie, consumant la Vorrh, expulsa les deux reclus qui, jusqu’au dernier moment, se dérobèrent sous l’abri toujours plus restreint fourni par les grands arbres.

Une fois hors de la retraite où il vivait caché depuis si longtemps, Velbar s’attendait à retomber au pouvoir des cannibales de Mihu. Heureusement la présence de l’empereur le préserva de ce danger terrible.


Talou, lorsque Séil-kor lui eut traduit le récit de Velbar, promit de récompenser dignement le sauveur de sa fille.

Mais le temps, hélas ! lui manqua pour réaliser ce généreux projet.