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Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/330

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Carmichaël placé auprès de lui ; l’empereur voulait maintenant revêtir la toilette féminine qui du premier coup avait excité sa convoitise, et compléter son éducation en cultivant l’art des gestes et du maintien. Sirdah traduisit le désir de son père, qui, aidé du jeune Marseillais, se para soigneusement, avec une joie d’enfant, de la robe bleue et de la perruque blonde, dont la double étrangeté ravissait son âme de poète monarque tant soit peu portée au cabotinisme.

L’empereur, ainsi costumé en cantatrice, monta sur la scène, et cette fois Carmichaël, en donnant sa leçon, décomposa lentement les divers mouvements de bras qui lui étaient familiers, tout en habituant son élève à marcher avec aisance en chassant d’un adroit coup de pied la longue traîne embarrassante. Désormais Talou étudia toujours en grand ajustement et finit par se tirer à son honneur de la tâche qu’il s’était imposée.


Une série de tableaux vivants devait être exécutée le jour du gala par la troupe des chanteurs d’opérette, assez richement pourvus de costumes et d’accessoires.

Soreau, qui avait pris l’initiative et la direction