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Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/39

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figurant les flammes du génie, s’échappaient avec violence du foyer incandescent.

Souvent, la pie s’envolait pour redescendre immédiatement sur son perchoir, éteignant et rallumant sans cesse la calotte cranienne, qui seule brillait de mille feux, pendant que la figure, les oreilles et la nuque demeuraient obscures.

À chaque pesée il semblait qu’une idée transcendante naissait dans le cerveau soudain éblouissant du penseur.

Abandonnant le buste, l’oiseau s’abattit sur le large socle consacré au groupe de sbires ; ici, ce fut de nouveau le bec fureteur qui, introduit cette fois dans un mince boyau vertical, actionna certain mécanisme invisible et délicat.

À cette question : « Est-ce ici que se cachent les fugitifs ? » la nonne postée devant son couvent répondait : « Non » avec persistance, balançant la tête de droite et de gauche après chaque profond coup de bec donné par le volatile qui semblait picorer.

La pie toucha enfin la plate-forme, unie comme un plancher, sur laquelle s’élevaient les deux dernières statues ; la place choisie par l’intelligente bête représentait une fine rosace, qui s’enfonça d’un demi-pouce sous sa légère surcharge.