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Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/403

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notre groupe et, par l’intermédiaire de Sirdah, nous donna l’ordre de trouver dans nos bagages une toilette analogue à la sienne.

Habituée à jouer le Faust de Goethe au cours de toutes ses tournées, Adinolfa s’échappa en courant et revint au bout d’un moment portant sur le bras sa robe et sa perruque de Marguerite.

À la vue du cadeau qu’on lui offrait, Yaour fit entendre de radieuses exclamations. Jetant ses armes sur le sol, il put, grâce à son extrême maigreur, entrer sans peine dans la robe, qui s’agrafa par-dessus son pagne ; puis, se coiffant de la perruque blonde aux deux nattes épaisses, il fit quelques pas majestueux, semblant réellement joyeux de l’effet produit par son bizarre déguisement.

Mais une immense clameur retentit soudain au dehors, et Yaour, flairant quelque trahison, se hâta de bondir sur ses armes et de s’enfuir avec son escorte. Seul Gaïz-dûh, prêt à combattre dans les rangs de ses ennemis, se joignit aux guerriers ponukéléiens, qui, à la suite de Talou et de Rao, se précipitèrent sur les traces du roi. Aussitôt, attiré par l’émouvant spectacle qui se préparait, notre groupe prit le pas de course dans la même direction et atteignit en peu de temps la limite sud d’Éjur.

Nous pûmes facilement nous rendre compte de ce qui venait de se produire. L’armée drelchkaffienne,