Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/410

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Louise pouvait mener sans crainte désormais une vie de fatigues et de labeur. Chaque soir elle devait obstruer l’ouverture avec un bouchon métallique, après avoir ôté l’appareil devenu inutile pendant la respiration calme et régulière du sommeil.

Quand elle se vit pour la première fois dans son costume d’officier, la jeune fille fut un peu consolée de sa triste mésaventure. Elle trouva sa nouvelle tenue fort seyante et put admirer l’effet de sa magnifique chevelure blonde, qu’elle laissait tomber en boucles naturelles sous son mince bonnet de police crânement incliné vers l’oreille.

Même pendant les périodes les plus actives de ses études si absorbantes, Louise n’avait jamais négligé son frère Norbert.

Sa tendresse pour lui était devenue plus attentive encore après la disparition de leurs parents, morts presque en même temps au cours d’un terrible hiver générateur d’épidémies meurtrières.

Norbert occupait maintenant le poste de son père à la fabrique de poterie et possédait un merveilleux tour de main pour exécuter rapidement toutes sortes de figurines pleines de vie et de grâce. En dehors de ce talent très réel, le jeune homme avait peu d’intelligence et subissait