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Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/58

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la valeur du fardeau fragile, auquel il s’adaptait avec précision.

Le roulement était moelleux et parfait, grâce à d’épais pneumatiques garnissant les roues silencieuses, dont les fins rayons métalliques semblaient nickelés à neuf.

À l’arrière, deux tiges de cuivre montantes, recourbées avec élégance, étaient reliées à leur extrémité supérieure par une barre d’appui dont Bex en marchant serrait dans ses mains la garniture d’acajou.

L’ensemble, en très fin, rappelait ces solides chariots qui servent à rouler malles et ballots sur le quai des gares.

Bex fit halte au milieu de la place, en laissant à chacun le loisir d’examiner l’appareil.

La cage de verre renfermait un immense instrument musical comprenant des pavillons de cuivre, des cordes, des archets circulaires, des claviers mécaniques de toute sorte et un riche attirail consacré à la batterie.

Contre la cage, un large espace était réservé sur l’avant de la plate-forme à deux vastes cylindres, l’un rouge, l’autre blanc, mis chacun en communication par un tuyau de métal avec l’atmosphère enfermée derrière les parois transparentes.

Un thermomètre excessivement haut, dont chaque degré se trouvait divisé en dixièmes, dressait sa tige fragile hors de la cage, où plongeait