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Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/78

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à l’aide desquelles certaines maisons de banque, désireuses d’exploiter sa découverte, avaient tenté de le séduire.

Sa collection de cylindres pouvait en effet devenir la source d’une fortune illimitée, en désignant avec précision les gisements de métaux et de pierres précieuses.

Au lieu de s’en rapporter au hasard pour fouiller le sol, les mineurs, guidés à coup sûr par quelque instrument facile à construire, atteindraient d’emblée les plus riches filons, sans tâtonnements ni peines stériles.

Mais d’illustres savants avaient, de longue date, institué par leur désintéressement proverbial une sorte de tradition professionnelle que Bex voulait perpétuer.

Repoussant donc les millions et même les milliards, il s’était sagement contenté de cette patience géante, qui, jointe aux cylindres, mettait sa trouvaille en relief sans poursuivre aucun but pratique.

En parlant, Bex avait ramassé les crayons, garantis tous les dix par leur protège-mine.

Il disparut avec sa charge, en précédant Rao, qui portait la patience promptement déracinée.