Aller au contenu

Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Des caisses, des paniers et tout ce qui s’ensuit,
Le tout bien empilé. Déjà plusieurs personnes
Sortent de l’omnibus ; des garçons et des bonnes
Sont accourus avec hâte sur le trottoir
Au-devant des nouveaux venus à recevoir.
Le portier, en livrée et tenant sa casquette
À la main, vient sourire à tout le monde ; il guette
Le regard de chacun, afin de prodiguer
Ses saluts souples, sans jamais s’en fatiguer ;
Sa livrée est rigide, irréprochable et belle ;
Il prend son métier au sérieux ; il excelle
Dans l’art de contenter tout le monde à la fois,
Répondant avec la même obligeante voix,
Dans les langues les plus diverses de la terre
Qui, pour lui, n’ont aucun secret, aucun mystère,
Aucun détour ; car il les parle couramment
Et sans difficulté, sinon élégamment,
Avec les étrangers des quatre coins du globe.
Il s’incline devant une personne en robe
À carreaux, ayant un voile épais, et qui vient