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Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/156

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Par une repentante et sincère parole ;
On n’est content que lorsque enfin elle a souri.
Près d’elle, affectueux et câlin, son mari
Est assez jeune pour manquer d’expérience ;
Il débute, mais il a toute confiance
En ceux qui veulent son bien ; il écoute et suit
Les conseils qui, dans son cerveau, portent leur fruit ;
Il est parfaitement beau, sans être bellâtre ;
Débordant de gaîté, de vie, il idolâtre
Sa jeune femme qu’il enlace d’un seul bras
Lui montrant avec l’autre une personne en bas ;
Il ne peut s’éloigner d’elle un instant sans transes,
Sans appréhensions pénibles, sans souffrances ;
Il est, malgré lui, plein de chimères, jaloux,
Et ne peut retenir quelques mots aigres-doux
Quand elle a causé trop longtemps avec un autre ;
Si le reproche la fâche, il pleure, se vautre
À ses pieds, pour se faire absoudre, se traitant
De brutal, de bandit, de monstre, se prêtant
Tous les instincts les plus ignobles, tous les vices,